Spécial enseignants , Publié le 17/04/2014

Parcours patrimoine : une maladrerie... des Templiers ?

Mercredi 16 avril, les enseignants inscrits au Parcours patrimoine 2013/2014 ont découvert le site de la maladrerie des Templiers au coeur de la Réserve naturelle des gorges de l'Ardèche.

Guidés par l'équipe du Syndicat de gestion des gorges de l'Ardèche et après une marche d'approche ponctuée de nombreuses explications sur l'environnement des gorges de l'Ardèche, ils ont pu longuement échanger avec les archéologues qui fouillent actuellement le site.

Les écrits, les recherches, les fouilles, leurs financements et les hypothèses qui se succèdent et parfois s'effondrent pour finalement donner naissance à de nouvelles pistes, etc. Nicolas Clément, docteur en archéologie et responsable du chantier, a pris le temps de présenter ses recherches et de répondre aux nombreuses questions.

Trois campagnes de fouilles ont été autorisées sur le site entre 2013 et 2015. A mi-parcours, l'archéologue est en mesure de formuler de nouvelles hypothèses quant à la chronologie et la nature des bâtiments qui occupent cet éperon rocheux du cirque de la Madeleine.
Depuis quelques temps déjà l’idée d’un édifice templier, avancée par les savants du XIXe siècle, avait été remise en cause. Depuis, on a découvert que l’occupation du site serait en réalité plus ancienne et finalement datée entre le XIe siècle et le XVIIe siècle.

Au fur et à mesure des fouilles, les hypothèses s'enchaînent. Les traces de constructions, reconstructions et agrandissements de bâtiments, permettent d'en imaginer un peu plus sur l'histoire du site, ses fonctions et son occupation. Un pressoir initialement identifié s'est finalement avéré être une chapelle ; chapelle dans laquelle une plaque, typique de celle que l’on trouve généralement sur les reliquaires, a été mise au jour en 2013. Un four à pain, surprenant par sa grande taille, soulève lui aussi de nombreuses questions, de même que les squelettes trouvés sur le site et qui témoigneraient d’inhumations rapprochées les unes des autres. En revanche, aucun ne porterait finalement de trace de lèpre ou de syphilis, infirmant la théorie du docteur Paul Raymond qui, à la fin du XIXe siècle y voyait la présence de syphilitiques. De questions en hypothèses, l’équipe avance ainsi pas à pas, interrogeant les vestiges et testant de nouvelles pistes.

Une après-midi captivante, à la découverte de l'un des sites archéologiques majeurs des gorges de l'Ardèche, qui venait conclure le premier Parcours patrimoine en Ardèche méridionale.

Pour l'année scolaire 2014/2015, un second parcours pourrait être organisé, avec toujours pour objectif de favoriser la rencontre du public enseignant avec les professionnels du patrimoine qui oeuvrent sur notre territoire. A suivre donc...